par antheazdem » 23 Jan 2012, 16:37
Tain LE sujet!!
c'est marrant je me suis pas mal penchée là dessus dernièrement.
EN GROS je pense perso que la consommation excessive ou pas de tout ce qu'on peut appeler drogue n'a de toute façon rien à voir avec le milieu punk ou pas. De toutes les "couches" de la société, y a des trashés partout. Différents drogués, différentes façon de se droguer, plus ou moins excessives.
Tout ça a à voir avec ce que tu veux faire de ta pomme et la motivation à te foutre un coup de pied au cul personnellement ou pas pour ne pas tomber dans ces excés.
Je trouve qu'en tant que "militants" d'une façon de vivre alternative, si on veut montrer qu'on est pas des débiles et qu'on veut faire tenir et évoluer les projets auquels on tient, il en va de notre "survie" de ne pas tomber dans les excés, de faire en sorte que les gens se sentent libres, donc aussi de consommer des drogues comme ils veulent et où ils veulent, tout en maintenant aussi une certaine limite pour avoir le moins possible à devoir gérer des gens qui du fait de l'alcool/drogues deviennent violents, débiles, font des trucs parfois dégueulasses aux autres et gâchent ce que d'autres essayent de construire...
Ici en Hollande d'ailleurs y a pas mal de "partypeople squat", des gens mega défonce qui écoutent de la tekno/goa ou happy hc à donf toute la journée, bedot sur bedot et drogues dures...
Histoire perso générale:
Je crêchais pas mal à Berlin les dernières années et maintenant la Hollande depuis deux ans, et du coup je fréquente pas mal de "drogués" moi la première dans une certaine dimension.
Ma soeur a une époque était pas mal trashée quand j'étais encore gamine et ado (elle a 9 ans de plus que moi) et elle faisait partie d'un monde de la nuit à Strasbourg un peu posh, débile, clubbing and co, et puis aussi les vieilles freeparty en suisse et avec tout ce que tu veux de drogues bien dégueu parmi les plus dégueu. Du coup ça m'a passé l'envie d'essayer quoi que ce soit jusqu'à tard sauf l'alcool, que en tant que venant d'une bonne famile d'alsaciens bien trad question picole, j'ai commencé assez tôt (vive le schnaps familial, la météor et la route des vins.)
Je suis devenue une vraie alcoolique à un moment de ma vie où ça n'allait pas, ça je m'en suis rendue compte, que pour me faire passer les mauvaises idées, j'ai picolé de plus en plus. Et puis je suis revenue sur moi même et je me suis calmée.
Par contre je me suis intéressée à l'usage strictement thérapeutique du cannabis très tot... histoires familiales de cancer, et sales migraines pour ma pomme. Du coup à un moment j'ai fait poussé, et j'ai essayé différentes formes de consommation, essayant de trouver le meilleur dosage et la meilleur forme pour calmer les migraines pas possibles que j'avais entre mes 14 et 20 ans.
Quand j'ai commencé à vivre en Hollande y a deux ans, d'abord je me suis dit c'est la fête et j'aime bien me payer un petit pétard de temps en temps, mais ici c'est tellement trash ce qu'ils ont, et tu vois tellement de gens qui fument du matin au soir et sont dans un état semi perché en permanence, je me suis vite calmée. Et j'ai complètement arrêté de fumer depuis plusieurs mois. Y a un moment l'été dernier, je me sentais comme une merde juste avec quelques lattes à chaque fois...
AH OUI UN TRUC D'ORGA DE CONCERTS!!
Je dois dire que c'est un truc bien français, de tous les groupes que je fais jouer ici au SUB071, ce sont les français en majorité qui me demandent cash les horaires et l'adresse de coffeeshop...(c'est pas général non plus) Même si toutes les nationalités de passage en Hollande s'en chope et s'en fume, ce sont les francais qui en abusent le plus je dois dire!!!
Sinon ici ben le milieu tekno et co amasse pas mal de drogués, et puis à Leiden on a un centre psychiatrique où je vois ENORMEMENT de gens que je cotoie en teuf et milieu orga et squat qui attérissent pour désintox, ou problèmes psycho du à l'usage abusif durant des années de drogues....
BERLIN
Un truc qui m'a bien saoulée à Berlin c'est que pas mal de gens que je connaissais pouvaient pas dire salut sans cash demander si tu voulais les joindre pour prendre du speed. genre tu vas dans un concert une soirée et un des premiers signes qu'on te fait c'est le petit frottement sous le nez même avant de te proposer une bière....
En parlant avec pas mal de "vieux", du köpi ou d'autres maisons, des gens qui squattaient, organisaient, ne le fond plus ou le fond encore j'ai eu des conversations assez intéressantes sur le milieu alternatif berlinois et en gros voilà ce que j'en retiens:
Y a 10/15 ans à Berlin le milieu alternatif était beaucoup plus ouvert, respectueux et en même temps très engagé. Genre un exemple assez marrant on m'a raconté des soirées où les gens tous genres confondus finissaient à poil mais pas parce qu'ils étaient trashés, juste parce qu'ils se sentaient à l'aise de le faire avec la chaleur sans que ça pose aucun problème à personne et sans que ça dégénère. De la drogue y en avait, beaucoup en prenaient de toute façon mas de façon un peu plus sensée de manière générale. COmme les drogues hallucinogènes, plus dans un sens d'expérimentation sensorielle que "juste histoire de prendre des drogues et se foutre la gueule à l'envers" Donc prise de drogues plus rationelle, plus occasionellement juste pour marquer le coup.
Mais avec le temps, et c'est un enchevêtrement de causes, gentrification, évolution de la société en général, des positions politiques.... Les gens se trashent la gueule en tout sens plus facilement, beaucoup de gens se disant ouverts et militants sont devenus fascistes en un sens qu'il veulent proner leur militance comme LE chemin à suivre (pas mal à dire sur des groupes féministes que j'ai croisé sur Berlin et qui m'on révulsé dans leur comportement en tant que fille moi même). Bref tout va dans des extrêmes de plus en plus poussées dans la façon de se mettre la gueule à l'envers ou de se restreindre .
SInon je fume la clope seulement depuis deux ans (!) je m'y suis mise dans un moment de stress pas possible à la période de l'expulsion d'une partie du hausprojekt où j'étais à Berlin, ma consommation a empiré, mais en même temps je m'en fout un peu de ça, et je dois dire que y a un côté assez marrant et social que je ne connaissais pas tellement au fait de fumer des clopes. beaucoup de gens viennent plus facilement te parler si tu es aussi dehors à fumer ta clope, ou pour t'aborder dans la rue, prenant à propos la clope... Je savais qu'il y avait un peu de ça dans le "je fume social" mais je l'experimente vraiment maintenant. et je trouve ça un peu dommage que les gens parfois se cherchent des excuses pour parler...
Bon au milieu de tout ça, j'aime parfois me faire un thé de truffes glacé, aller au bord d'un lac et me payer un chouette trip que j'en ai de l'inspiration pour pas mal de merdes artisticomoncul que je fais. Je continuerais à picoler, parce que j'aime le goût de l'alcool, mais j'ai vachement baissé le niveau de consommation même si j'ai quand même une bonne réputation de ce côté là...
Et pour les gens qui font des sermons, chacun ses choix, perso je trouve que de toute façon on aura tous une fin un jour ou l'autre, quitte à l'attendre autant le faire sans se frustrer et au compte de mes drogues il y a aussi la musique, le sexe, la vision des passants parce que je kiffe m'asseoir n'importe où et regarder leurs gueules, les vieux bouquins qui puent le vécu, le chocolat et les gâteaux vegans dont je découvre de plus en plus de chouettes recettes, la bouffe...
cheers!