phil burn out a écrit:Il y a une différence entre avoir d'autres préoccupations et imposer de fait sa culture, non ? N'étant pas né végétarien, je connais assez l'art de la charcuterie pour m'en détourner. "tu ne sais pas ce que tu perds" est souvent la réponse que me donnent des "gens" qui pensent aussi que les animaux n'ont pas d'émotions, ou qu'ils sont à la disposition des l'homme, l'espèce suprême.
Imposer sa culture? Encore une fois, qui t'oblige à manger de la viande? On t'a dit "tu ne sais pas ce que tu perds"! C'est grave? Tu l'as ressenti comme une agression? Bichette! Si tu parles aux gens en leur disant qu'ils se prennent pour des "hommes suprêmes", qu'ils sont des meurtriers, des bourgeois, si tu fais tout pour les culpabiliser, ne t'attends à rien d'autres qu'à de l'agressivité.
Mais puisque vous vous sentez harcelés, allez y, faites valoir vos droits, organisez vos veggie pride, faites reconnaitre le concept de végéphobie. L'histoire vous donnera raison, j'en suis sûr. La végéphobie n'échappera pas à la judiciarisation toute puissante, vous aurez vos menu végé à Mc DO, et votre quota végé dans Secret Story. Ensuite, ce sera aux autres qui subissent moqueries; obèses, chômeurs, Tanguys, personnes âgées, roux, témoins de jéhovah, hipsters...... de faire valoir leurs droits. Le monde ne sera pas plus tolérant mais en tout cas plus discret, sous peine de procès. Parce-qu'au fond, quelles autres finalités à ces "luttes"? Votre meilleur des mondes à la Huxley, vous l'aurez.
phil burn out a écrit:Je n'impose pas mon mode de vie aux autres, mais le modèle social carnivore lui s'impose à tous, tout le temps. Essaye donc d'acheter un sandwich végétarien dans une grande surface ou une station service en France.
!! Tu es un type intelligent? Tu contestes le pouvoir de l'industrie agro-alimentaire et le monopole des grandes surfaces? Alors tu arrêtes de chialer, tu fais comme tout le monde, tu achètes ta baguette à la boulangerie, tes concombres, et en 1 mn, tu te fais toi même ton sandwich. ( Tu sais, "Do it Yourself", ça ne concerne pas que "les musiques agressives"!) Cela te coutera moins cher et ça sera meilleur. Et tu n'engraisseras pas tes soi disant ennemis. C'est aussi ça la société
traditionnelle.
phil burn out a écrit:Non seulement le carnage industriel des animaux de boucherie est moralement inacceptable (et d'ailleurs parfaitement caché des média), mais l'omerta autour des régimes alimentaires différents s'appuie sur des valeurs traditionnelles qui ne peuvent s'appliquer à des millions, voire des milliards de bouches à nourrir. En clair, le débat est verrouillé non par la morale des intégristes végétariens, mais par la culture alimentaire, populaire et industrielle. La culture n'est pas une somme dynamique d'expériences comme on pourrait le croire, c'est un monolithe, une institution cadrée et bourgeoise. Le simple fait que l'on prenne la peine d'écrire sur le sujet devrait vous interpeller. Je le répète : le choix végétarien est difficile, parfois impossible tellement la pression de la société est forte. C'est comme cela que je ressens la végéphobie, dans la nébuleuse magnifique qu'est la biophobie ou écophobie. C'est pas juste une vue de l'esprit ou un travail universitaire, c'est la façon de penser d'une bonne partie des "gens" qu'on pourrait résumer par Rien A Branler.
Des documentaires comme celui sur Monsanto et d'autres ont fait choc à la télévision. Côté actualité, cf la médiatisation énorme des farines animales, l'éveil à la fin des années 90 à propos de l'élevage en batterie, etc... Dans la culture populaire, ça se traduit aussi par un film comme chicken run. Tout ça a marqué ma caboche de gosse. Déjà vu des émissions sur des végés un peu extrémistes. Les médias ont besoin de spectaculaire pour traiter un sujet. Mais ça, c'est une spécificité du système médiatique moderne, ce n'est pas de la végéphobie.
Sinon, manger de la viande fait partie d'une culture ancienne, c'est sûr. Mais ce n'est pas de l'aliénation judéo-chrétienne comme certains végé voudraient le faire croire. Les chasseurs cueilleurs, les déesses de la chasse (grecque, gauloise, romaine, égyptienne, tout ce que tu veux), ça n'a rien à voir avec la bible. La consommation de viande n'est pas une institution, mais un héritage davantage lié à la survie, aux commencements de l'humanité. C'est un des héritages les plus anciens et ancrés, un héritage commun à toute l'humanité. Aujourd'hui, ce rapport à la survie revient. L'exemple qui revient souvent avec des personnes dans des situations financières intenables, c'est d'ailleurs: "on ne peut plus acheter de viande", "j'aimerais offrir un steak à mes enfants"! Cela peut t'énerver mais c'est un fait. D'ailleurs, ce plaisir de bouffer de la viande, cet héritage, c'est souvent un des seuls repères qu'il reste à pas mal de monde. Alors c'est certain, si tu leur parles de végéphobie, ces gens te diront "Rien A Branler". Peut être pas à tord. Je viens du fin fond de la Bresse, un territoire essentiellement paysan. C'est le seul patrimoine du coin. Cela se répercute sur l'architecture, les modes de vies, des chansons, jeux, fêtes populaire, de l'artisanat... Des choses qui font l'histoire des gens, et l'histoire d'une vie COLLECTIVE aussi. J'imagine que prêcher là bas comme tu le fais, leur dire qu'il est possible de tirer un trait sur cette histoire, ça peut mal passer. Mais il faut comprendre.
Ensuite, tu rattaches bourgeoisie à "culture traditionnelle". N'importe quoi. Il faut avoir une bonne dose de chewing gum dans le crâne pour penser que la société bourgeoise et la domination propagent une pensée traditionnelle.. Que tu le veuilles ou non, le modèle est aujourd'hui libéral et progressiste. ( pas forcément au sens positif des termes..) L'individualisme, le culte de la transparence, "Be yourself" véhiculé partout, la culture du self made man, l'anéantissement des identités locales, la suprématie des intérêts liés au bien être privé, l'hédonisme, l'épanouissement par les grands voyages, le culte du corps, l'hygiénisme, la dégradation des institution publiques, le rejet des jugements moraux, la marchandisation qui touche tout les domaines (y compris le sacré), les thématiques sociétales omniprésentes ( reconnaissance des minorités, responsabilisation écolo), etc etc etc.. Autant de concepts ou faits bien libéraux, aux origines souvent bourgeoises. Autant de réalités bien urbaines également (comme le disait je sais plus qui sur ce sujet).. Un président qui affiche sa vie privée partout et se tape une top modèle, qui souhaite faire reconnaitre la liberté de croyance pour les sectes, qui manie la langue de manière décomplexée, un gouvernement qui récemment a fait rentrer la théorie des genres dans le programme scolaire.. Tout cela ne constitue pas une politique définie par l'autorité et les traditions. C'est une politique libérale dans ce qu'elle a de plus négatif, appuyée par l'utopie du Progrès et de la Croissance. Il n'y a pas de système de valeurs à chercher chez les sarkozy et bien d'autres.
Chacun fait ce qu'il veut, chacun est responsable de son destin, loi de la jungle et guerre économique.Ce à quoi, à priori, le mode de vie traditionnel représente une altérité. (je précise que je ne suis pas pour autant traditionaliste)
Au fait, ceux que j'ai connu qui connaissaient le mieux les animaux et étaient à même de les défendre face à l'industrialisation, étaient souvent de petits et humbles agriculteurs. (et non pas des gamins de la croix rousse qui s'ennuient au point de faire des graffitis végés) Leur profession est menacée. Parce-que leur agriculture traditionnelle ne fait pas le poids face à l'industrie. Il y a 10 fois moins d' agriculteurs qu'il y a 60 ans. Au lieu de blâmer des petits paysans,
meurtriers comme les autres, il faudrait peut être songer à les défendre, faire la part des choses. Il y aurait moins de souffrance animale, beaucoup moins de gaspillage, et au passage, moins de chômage, et pour nous carnassiers; de la meilleure bouffe.
Sur ce...
PS: Des spécialistes et herbologues ont fait des recherches tendant à prouver que les plantes ont une certaine conscience également, réagissent et se défendent face aux dangers et menaces. Mais suprématie humaine oblige, étant donné que ces plantes n'ont pas d'yeux pour pleurer et de système nerveux pour souffrir, cela ne vous touche pas. Paradoxal!
phil burn out a écrit:Le simple fait que l'on prenne la peine d'écrire sur le sujet devrait vous interpeller.
Oui ça nous interpelle! Preuve en est, le nombre de réactions. Après, si tu attends des autres qu'ils deviennent complétement végéphiles.. Tout le monde ici me semble quand même à minima
veggie-friendly, c'est déjà pas mal.